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S’il vous plaît, pas de reconduction du confinement !



Savez-vous que depuis l’arrivée de cette bonne dame d’Italie porteuse du virus jusqu’au 20 Mai, date présumée de la fin du confinement, 80 jours se seraient écoulés au cours desquels il y a eu 200 vies emportées par la pandémie ? Savez-vous qu’en temps normal il y a au Maroc 400 à 500 décès par jour, toutes causes confondues ? Autrement dit en un jour, je dis bien un jour, il y a deux fois plus de décès «normaux» que de morts dues au Coronavirus en 80 jours.


Mais ces chiffres bruts cachent une bien triste réalité. Que ce soit au Maroc ou ailleurs dans le monde, les morts indirectes sont bien plus nombreuses, car on a tout sacrifié pour contenir la pandémie. En effet , l’ensemble des ressources des systèmes de santé dans la majeure partie des pays sont affectés à la seule lutte contre le corona, au détriment des autres pathologies, infiniment plus dangereuses et dont la létalité est nettement supérieure à celle de ce virus. Comme par enchantement, du jour au lendemain, il n’y a plus de cardiaques dans les hôpitaux, plus de cancéreux, à croire qu’ils étaient tous guéris, ou volatilisés.


La vérité c’est que ces malades ont eu peur de se faire soigner. Se décider à aller dans les hôpitaux devenus foyers d’infection, et en même temps s’entendre dire qu’ils sont des personnes à risque, fait que plusieurs malades de ces pathologies hésitent à aller se soigner. Si certains ont carrément renoncer à le faire, acceptant la fatalité de leur sort, d’autres ont tenté de différer leur traitement au risque de voir la cellule métastaser pour le cancéreux, ou l’arythmie s’emballer pour le cardiaque. A cela il faut ajouter une quasi absence de dépistage de ces lourdes pathologies pendant cette période. Leurs prises en charge tardives vont s’avérer très problématiques.


Il va falloir, tôt ou tard, faire le bilan de ce relâchement coupable dans le suivi des maladies chroniques. Les résultats ce bilan viendront aggraver les statistiques morbides du Coronavirus.


Nonobstant les cas de morbidité directe ou indirecte, nul ne peut croire qu’il est à l’abri et qu’il va s’en tirer totalement indemne de cette pandémie. De toutes les personnes bien portantes, laquelle pourrait prétendre qu’elle n’a pas du tout stressé du confinement ? Certes le stress varie d’un individu à un autre. Il est plus ou moins fortement ressenti selon les caractéristiques propres à chacun : son tempérament, son environnement social, l’espace de confinement etc ...


Les médecins disent souvent que « la santé est un tout », autrement dit l’individu a besoin de se sentir bien à la fois dans son corps, dans sa tête et bien aussi avec sa famille et la société en général. Un corps sain s’accommode mal de l’enfermement. Même quand l’enfermement est motivé par de nobles raisons, dans la durée il devient insupportable. Et parce que les raisons sont valables, on ne peut pas se plaindre. Or la plainte est une sorte de soupape psychologique. Ne dit-on pas de quelqu’un qui se plaint qu’il vide son cœur ? Autrement dit qu’il veut ainsi purger le trop-plein de stress ! Oui, se plaindre fait du bien.


Ce confinement est marqué surtout par l’attitude très affligeante des médias qui font un matraquage en règle pour promouvoir le sentiment de peur. Semer la peur revient à répandre les germes de graves troubles psychotiques. Au même moment les médecins s’évertuent à rassurer, à positiver leurs actes pour atténuer les effets pervers de la peur. L’envoie de signaux positifs serait de nature à activer les hormones nécessaires au rétablissement de l’équilibre du cerveau passablement abîmé par la peur. Le non-médecin que je suis croît dur comme fer que le confinement pourrait conduire à un affaiblissement des défenses immunitaires.


Obéissant à de sombres desseins, les médias continuent, à longueur d’émissions, à déconstruire le discours médical. Il s’en suit une incroyable cacophonie qui rend inaudible les discours sages et structurés, et qui brouille tout message rassurant. Les informations contradictoires ajoutent au stress généralisé et conduisent nombre de confinés qui le peuvent, à braver les interdits.


A l’évidence la souffrance infligée par le confinement au plus grand nombre est bien réelle car, on l’a vu, elle peut prendre la forme d’une crise qui s’apparente à la déprime. Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure nos responsables au Maroc qui disent craindre un nouveau départ de la pandémie. Alors que penser de la France ou de l’Espagne qui ont décidé de déconfiner alors que les morts quotidiennes se comptent encore par centaines ? Leurs gouvernements sont-ils à ce point irresponsables ? Je crois à mon humble avis qu’ils ont juste pris la mesure de l’irritabilité collective et d’une révolte qui commençait à sourdre dans des couches de plus en plus large de la population.


Y aura-t-il assez de courage au Maroc pour mettre fin au confinement et capitaliser sur le climat de confiance retrouvé entre l’autorité et la masse à l’occasion de cette crise sanitaire ? Ou bien les gouvernants vont-ils chercher de nouveaux articles laudateurs qui encensent leur gestion de la crise ? Narcisse, embusqué au fond de nous va chuchoter aux oreilles des décideurs qu’il faut préférer le reconnaissance au niveau international, à une adhésion franche et massive au niveau national. Ainsi le confinement va-t-il être reconduit au Maroc grâce ou à cause de...Narcisse !


Abdelahad Idrissi Kaitouni

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