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Maillots de l’équipe de Berkane : belle aubaine pour la junte algérienne !




Pourquoi nous sommes-nous laissés entraîner dans cette fumeuse affaire des maillots de l’équipe de foot de Berkane arborant la carte complète du Maroc ? Pourtant, par le passé, et à plusieurs reprises, les équipes marocaines s’étaient présentées à plusieurs compétitions avec des maillots sur lesquels figuraient bien notre carte incluant notre Sahara, sans que cela ait soulevé la moindre réaction du côté algérien.


Qu’on vienne pas dire que c’est la première fois que les généraux d’Alger se rendent compte de cette « bévue », qu’ils assimilent aujourd’hui à une atteinte flagrante à leur souveraineté. Pourquoi cette fois-ci, et cette fois seulement, ils sur-réagissent à ces tenues ? Une sur-réaction d’autant plus surprenante que les gouvernants d’Alger savaient pertinemment qu’ils s’embarquaient dans une opération manifestement vouée l’échec, et dommageable pour leur image.


Plus surprenant encore, ils donnaient l’impression qu’ils voulaient que cet échec soit suffisamment retentissant pour focaliser dessus les médias, et du coup accaparer l’attention de l’opinion algérienne et africaine. Des responsables sont d’ailleurs montés au créneau pour dire - ce que les médias ont ensuite répété à satiété -, à savoir que la vue de la carte du Maroc incluant son Sahara est une atteinte à leur souveraineté, bafouant au passage la fierté et la dignité des Algériens. 


Tout cela est très excessif et attribuer cet excès à la folie de généraux grabataires, ou juste à l’attitude irresponsable de certains décideurs, me paraît relever du fantasme. À mon avis c’est en pleine conscience que la junte a monté en épingle cette mascarade pour masquer quelque chose d’encore plus grave. 


Il faut rappeler que la crise des maillots est survenue le lendemain de la déclaration de l’Indépendance de la Kabylie par Ferhat Mheni à New York, à 18h57. Une symbolique qui rappelle que la Kabylie n’a été occupée par la France qu’en 1857, alors que la Régence d’Alger a été rachetée aux Ottomans bien avant, en 1830. Cela revient à dire, en termes clairs, que la Kabylie était indépendante jusqu’à cette date, et ne faisait donc aucunement partie des territoires rachetés aux Turcs, lesquels territoires avaient été baptisés « Algérie » dès 1839. On n’insistera jamais assez sur le fait que la Kabylie était une entité distincte de ce qui existait sous les ottomans. Il a fallu attendre une décision administrative française pour l’inclure aux territoires qu’on a fini par appeler Algérie.


La déclaration de Mheni augure-elle de l’imminence du début du démantèlement de ce pays totalement artificiel qu’est l’Algérie ?


Nombre d’observateurs l’envisagent sérieusement. (Quant à le souhaiter ou pas, c’est une autre paire de manches). Ils s’accordent sur le fait que rien dans l’histoire de l’Afrique ne mentionne l’existence d’un pays qui s’étend sur 2,3 millions de kilomètres carrés. L’existence d’un tel pays suppose un pouvoir fort pour contrôler une si vaste étendue. Or on sait qu’il n’y a jamais eu de pouvoir digne de ce nom à Alger, et que la réalité de ce pouvoir s’exerçait depuis l’étranger, notamment depuis Istanbul puis ultérieurement Paris.


La boulimie coloniale de la France n’avait pas de limite, et sans le statut de protectorats du Maroc et de la Tunisie, leurs territoires auraient été incorporés dans ce qui a été baptisé Algérie. Malgré le statut spécifique de ces deux pays, la France n’avait pas hésité à les dépecer en affectant à sa colonie algérienne des pans entiers de leurs territoires. Le même hold-up s’était exercé également sur des territoires de la Libye, du Sahel, sans compter l’effacement pur et simple de ceux des Azaouad et Touaregs.


En définitive, l’Algérie actuelle est un patchwork de territoires volés par la France à l’ensemble des pays limitrophes de l’ancienne Régence d’Alger telle qu’elle a été rachetée aux Ottomans. C’est le cas typique d’un pays totalement artificiel, ne présentant aucune homogénéité, car les territoires qui le composent sont hétéroclites. Seule la continuité géographique peut laisser croire à certains, que ce vaste espace pourrait constituer un pays normal.


Ce qui terrifie les généraux d’Al Mouradia c’est qu’ils commencent à réaliser que ce qu’ils appellent leur pays, est en fait une grossière anomalie géopolitique et historique. Tous les indicateurs politiques, économiques et sociaux témoignent de la faillite d’un système qui peine à tirer vers le haut une entité née des aberrations de l’histoire. Regardez ce qu’il est advenu de la la gigantesque manne des hydrocarbures perçue depuis 1962. Des pays gaziers et pétroliers, moins dotés, se sont propulsés aux premiers rangs, alors que l’Algérie n’a fait que régresser au point que les populations sont condamnées à emprunter quotidiennement d’interminables files d’attente pour obtenir quelques denrées de première nécessité. 


Une situation qui confine au tragique. Elle résulte d’une impardonnable gabegie, mais aussi de l’impossibilité matérielle et intellectuelle d’administrer des populations hétérogènes séparées d’interminables distances désertiques. 


La gageure est d’arriver à insuffler un minimum de cohésion, premier pas en vue de faire émerger un semblant de Nation. Mission impossible. En effet, de quel recul historique peut se prévaloir l’Algérie pour construire des liens entre des peuplades disparates ? En l’absence de tout référent historique, les gouvernants ont donné mission à des historiens pour crée une histoire de toutes pièces au pays. 


Mais on n’invente pas l’histoire d’un pays. C’est des faits qui jalonnent le vécu collectif du peuple qui font l’histoire. Alors les historiens commandités, ne pouvant s’appuyer sur aucun fait tangible, se sont contentés d’aller puiser chez les voisins, et même dans des pays éloignés, de quoi élaborer une histoire « digne » de l’Algérie. Ils en sont arrivés à des affirmations horripilantes comme le fait de dire que certains Pharaons seraient d’origine algérienne. Mais passons !


Dans leur obsession de s’ériger en Nation, la soldatesque algérienne s’est lancée dans une tentative monstre, mais désespérée de s’approprier tout le patrimoine culturel du Maroc.


Aucun domaine n’y échappe : le culinaire, le vestimentaire, l’ameublement, la décoration jusqu’aux rituels du quotidien. S’approprier le « Moroccan way of Life » est le sport favori de tout Algérien qui aspire à une identité.


Un pays d’une si vaste étendue, mais avec un vide sidéral, à la fois moral, historique et culturel, n’est pas viable. C’est une triste réalité à laquelle les gouvernants algériens se heurtent depuis deux générations. Ce qu’ils feignent d’ignorer, c’est que ce qui manque à l’Algérie, c’est d’abord et avant tout, une âme ! 


Davantage de ressources, et une meilleure gouvernance n’y feront rien. Cela rappelle certains couples qui ont tout pour être heureux, mais qui ne trouvent le bonheur qu’après la séparation. Y aura-t-il assez de clairvoyance et surtout une grosse dose de courage au sein de la junte militaire pour se séparer des territoires spoliés au Maroc, à la Tunisie et à la Libye, et à rendre leur autonomie à la Kabylie, aux Azaouads et aux Touaregs. Sans cette cure d’amaigrissement, l’Algérie tentaculaire finira immanquablement par imploser dans des conditions autrement plus dramatiques. 


Je ne suis pas de ceux qui pensent que la junte militaire algérienne est composée d’individus déficients mentaux. Ils sont juste confrontés à l’impossibilité de sortir une entité viable à partir d’un ensemble ne présentant aucune cohésion. Et parce qu’ils manquent de courage, ils ont choisi la fuite en avant, et s’enfoncent de plus en plus dans un déni ahurissant. 


En disputant au Maroc son Sahara, ils cherchent à retarder toute réclamation pour le retour du Sahara oriental au Royaume, ce qui retarderait à son tour le processus de démantèlement. En effet, imaginons un instant que le Maroc récupère le Sahara oriental, cela signifierait que le sacro-saint principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, tombe définitivement en désuétude. La porte sera grande ouverte pour la Tunisie et la Libye pour qu’ils récupèrent leurs territoires. Incontestablement l’Algérie a réussi par ses manœuvres dilatoires à retarder jusqu’à présent la reconnaissance la marocanité du Sahara. 


Aujourd’hui la « résilience » algérienne est à bout, et se heurte à des problèmes de tous genres. Elle vient de recevoir le coup de grâce avec la déclaration de l’indépendance de la Kabylie. Alors si le processus de démantèlement n’a pas commencé par le Sahara oriental, c’est la question kabyle qui vient de l’engager. 


Ce que les caporaux d’Alger redoutaient le plus, vient de s’enclencher. La panique qui s’est emparée d’eux les a amené à chercher à occulter ce qui s’est passé à New York le 20 avril 2024 à 18h57. L’affaire des maillots de la RSB était une aubaine inespérée. Qu’importe qu’ils y laissent des plumes, l’essentiel est de détourner l’attention de l’opinion.


Que de problèmes n’avons-nous pas essayé de solutionner en effaçant l’énoncé !


Abdelahad Idrissi Kaitouni. 






















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