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Qui a peur des « fake news » ?




Une gigantesque campagne est menée par les gouvernements et médias occidentaux contre ce qu’ils ont convenu d’appeler « fake news » ou fausses nouvelles. La rencontre Trump-Netanyahu du 5 mars a été essentiellement consacrée à la meilleure manière de combattre ces dites fausses nouvelles. Le lendemain 6 mars, la conférence annuelle de l’AIPAIC tenue en présence du même Netanyahu a relégué le nucléaire iranien au second plan pour focaliser l’attention sur ce qui le problème du jour : les « fake news ».


Que couvre ce vocable ? Au fait il s’agit d’un concept aussi vieux que le temps. Il n’y a pas si longtemps on avait coutume d’utiliser le mot « intox » pour désigner de fausses informations révélées pour brouiller les cartes ennemis et/ou pour abuser l’opinion. Cette intoxication était produite par les sphères de pouvoirs et relayée par des médias à la solde.


La plus célèbre des « fake news » du siècle est sans conteste celle qui a été produite par le général Powell devant le conseil de sécurité des Nations Unis, qui, à grands renforts de montage photos, a essayé de faire croire au monde que l’Irak disposait d’armes de destructions massives.


Tant que les « fake news » étaient le fait des puissants et de leurs affidés médias, on n’avait rien à redire. Qui se serait risqué à s’interroger sur leur moralité quand bien même ces informations auraient servi à légitimer des actions immorales ?


Aujourd’hui la production et la diffusion de « fake news » ne son plus l’apanage des puissants, et sont à la portée de tout un chacun grâce aux réseaux sociaux. Rien d’étonnant que cela gène nos puissants qui sont entrain de mobiliser les moyens tout azimut pour contrer cette tendance.


Comme à chaque fois que la bataille de l’opinion semble échapper aux gouvernants, ils n’hésitent pas à légiférer pour restreindre le champ des libertés. Le plus déconcertant c’est que cela se fait au nom de la liberté d’expression, une liberté qu’on ne convoque que pour en priver ceux qui osent exprimer des opinions contraires.


L’arsenal juridique en préparation est inquiétant. Et comme toutes les lois répressives, elles deviennent un « attrape tout ». On ira confondre l’information avec le commentaire. Le doute, un moteur du progrès par ailleurs, va devenir suspect.


C’est dans le pays le plus en pointe contre les « fake news » qu’on trouve l’illustration de ces craintes : Israël. Exemple : les corps des jeunes Palestiniens abattus par l’armée israélienne ne sont pas remis à leur famille. En l’absence d’explication logique, on ne peut qu’émettre des hypothèses. Celle qui est la plus communément admise dit que les corps ne sont pas restitués pour que les familles ne se rendent pas compte que les organes ont été prélevés sur les cadavres de leurs enfants.


Ce qui n’est qu’une hypothèse devient pour Israël une « fake news », quand bien même cette hypothèse est confortée par l’arrestation aux USA des cinq rabbins impliqués dans un vaste trafic d’organes.


On voit à travers cet exemple qu’il est difficile de savoir où finit l’information et où commence le commentaire avec son lot de doutes, d’hypothèses ou de supputations. Le flou qui accompagne ce concept de « fake news » rend très suspecte toute tentative de légiférer en la matière.


Il faut s’attendre à ce que ce flou soit mis à profit par ceux qui régissent le monde pour étendre la répression à tous ceux qui chatouillent la pensée unique. Le rouleau compresseur va continuer à broyer tous les espaces de liberté, question d’atténuer un tant soit peu la crise névrotique du sionisme.


On l’a déjà observé avec les dérives dans l’application des lois françaises contre l’antisémitisme. Le négationnisme ne se limite plus à protéger la divinité Shoah contre toute velléité de blasphème, il prend la forme de la criminalisation du boycott d’Israël (BDS), ou la critique des exactions de Tsahal, ou une simple plaisanterie qui pourrait être jugée de mauvais goût par un Juif, ou pire encore un simple lapsus.


Comme si la sacralisation, de tout ce qui touche au sionisme, n’était pas suffisamment étouffante, on va rajouter une couche supplémentaire avec de nouvelles lois sur les « fake news ». Il suffirait de décréter arbitrairement qu’une information est « fake news » pour étouffer tous ceux qui se risquent à … douter.


Belle étape pour renforcer la chape de plomb pour restreindre davantage le champs des libertés, et surtout nouvelle panoplie pour essayer d’extirper des esprits l’existence de la théorie du complot.



Abdelahad Idrissi Kaitouni.

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