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Élections américaines : vers un hold-up sur la volonté populaire.



Les États Unis sont coutumiers de graves atteintes au fonctionnement de leur Démocratie. Chaque échéance électorale est l’occasion pour les protagonistes d’user de pratiques mafieuses qui mettent à mal l’édifice démocratique qui a fait la grandeur et la prospérité de l’Amérique.


Ainsi en 1964 Lyndon Johnson avait-il fait voter des morts et son élection a été validée. Des commentateurs de l’époque sont allés jusqu’à estimer que cela faisait partie du jeu. Autrement dit que l’adversaire n’avait qu’à faire la même chose. C’était indécent, c’était une autre époque !


En 2000, Al Gore et G. W. Bush étaient au coude à coude et devaient être départagés par le re comptage de certains bureaux de vote en Floride. Le démocrate a beau dénoncer les fraudes avérées, la Cour Suprême a refusé d’accéder à sa demande. Ultérieurement des enquêtes indépendantes ont démontré que c’était le démocrate qui aurait dû l’emporter.


Plus récemment, en 2016, Hilary Clinton a recueilli plus de trois millions de voix que Donald Trump. Par le jeu obscène des grands électeurs, c’est ce dernier qui a été finalement élu. Ainsi la Démocratie américaine autorise-t-elle des hold-up sur la volonté populaire ! Et tout le monde semble s’y accommoder.



Mais le plus sidérant c’est ce qui risquerait de se produire ces prochains jours. À cause de la pandémie les Américains se sont rués massivement sur le vote par correspondance. Au dernières nouvelles ce sont près de 65 millions qui ont déjà voté, soit près d’un Américain sur trois.


Certes la loi électorale permet le vote par correspondance, un mode de vote que nombre d’américains, Trump en tête, estiment qu’il n’est pas éthique car il se prête à la fraude et la corruption.


Comment arrivent-ils à dire que ce mode de scrutin n’est pas éthique ? Ils partent du principe qu’un vote est un acte personnel, à la limite de l’intime. C’est la raison pour laquelle il existe des isoloirs où on glisse son bulletin à l’abri de tout regard. L’isoloir est l’endroit où on censé être seul face à sa conscience pour accomplir un choix en toute indépendance. Ce qui n’est pas le cas du vote par correspondance qui n’est pas à l’abri de pressions, de contraintes et parfois de corruption.


Le vote par correspondance doit être une exception, mais quand ça atteint plus de 30% du corps électoral, il y a problème. Le problème en l’occurrence ici est créé par la pandémie. A situation exceptionnelle, normalement vote exceptionnel.



Est-ce que Trump, dans l’hypothèse assez vraisemblable où il perdrait, va-t-il l’accepter ? Tout laisse supposer qu’il refusera le verdict du vote, et il s’y prépare depuis quelques temps. Il a commencé par minimiser l’impact du Covid pour montrer que la situation n’avait rien d’exceptionnel et que le recours massif au vote par correspondance ne se justifie guère.


Évidemment pour trancher le conflit, il va s’adresser à la Cour Suprême où six juges sur neuf lui sont acquis. On comprend l’empressement qu’il a mis pour faire valider la nomination de Amy Coney Barrett par le Sénat. Les juges seront dans une situation quasi ubuesque car partagés entre une lecture stricte de la Constitution et une appréciation, sujette à caution, de la dangerosité de la pandémie.


Les démocrates ne se sont pas trompés en portant l’essentiel de leurs attaques sur le déni de dangerosité du Covid que Trump assène à chacune de ses interventions. Est-ce que les discours de Biden, appuyé par Obama, vont-ils réveiller les consciences, notamment celles des six juges partisans de Trump ? Rien n’est sûr !


Le scénario catastrophe qui hante de nombreux observateurs c’est que la Cour Suprême rejette les votes par correspondance.



Si en 2016, Trump a gagné grâce au mécanisme sordide des Grands Électeurs alors qu’il était minoritaire dans les urnes, il risquerait encore cette fois de gagner, non pas par les urnes, mais par le jeu de passe-passe si peu démocratique.


Il faut s’attendre à un nouveau hold-up sur la volonté populaire. Un de plus, un de trop !


Que restera-t-il de la Démocratie américaine après ce probable dérapage ? Déjà passablement abîmée par les turpitudes des médias, la Démocratie américaine est l’otage de l’état profond ou Deep State, dont les velléités anti démocratiques sont établies. Quand on y ajoute ce genre de failles constitutionnelles, c’est tout l’édifice démocratique qui s’ébranle.


Alors avant d’asséner des leçons de démocratie au reste du monde, les Américains gagneraient à revisiter leur Constitution pour qu’elle n’apparaisse plus comme un simple faire-valoir qui fait douter les Américains d’eux-mêmes et le monde entier à douter de leur capacité à assumer un leadership qu’ils croient devoir encore revendiquer.


Abdelahad Idrissi Kaitouni.





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