La décision de D. Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’état d’Israël a suscité des réactions très réservées, souvent franchement hostiles. Dans ce concert généralisé de dénonciations de cette lâche décision qui s’apparente à un holdup, j’étais terriblement offusqué de constater que les rares louanges provenaient de quelques Marocains émanant d’un prétendu groupe amazigh.
Le soutien enthousiaste apporté par ces individus au Président américain, durement contesté jusque dans son propre pays, m’a profondément meurtri. A croire que Trump est devenu subitement Amazigh.
J'ai une très haute opinion de l'Amazighité que j'ai dans mon ADN et qui constitue mon patrimoine culturel. Je dénie à ces individus le droit de parler au nom des Amazighs.
L'Amazigh est quelqu'un de fier et libre et ne peut en aucun cas sombrer dans le raisonnement primaire qui consiste à dire : l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Encore que je ne vois pas qui est l'ennemi de qui au Maroc, alors que dans notre pays il n'y que des Marocains ?
Les valeurs amazighes ne permettent pas non plus de s'accommoder d'une terrible injustice juste parce que la victime est supposée être un ennemi. Et je ne vois pas pourquoi les Palestiniens seraient nos ennemis.
Même en faisant abstraction des supposés liens ou valeurs que nous partageons avec les Palestiniens, ils manquent à ces individus le bons sens élémentaire de reconnaître l’évidence de cette injustice.
Faut-il leur rappeler que les Marocains n’ont pas une hostilité innée des Juifs. Notre attitude à l’égard d’Israël est en rapport avec cette injustice. Sitôt cette injustice levée, nous retrouverons notre alliance séculaire avec les Juifs.
Last but not least, nous Marocains, imprégnés au plus profond de nous-même de la fierté amazigh, récusons toute lâcheté qui consiste à s’acharner sur le plus faible, en l’occurrence, dans ce cas, les Palestiniens. A bon entendeur … !
Abdelahad Idrissi Kaitouni.