Les Marocains sont très remontés contre l’Iran. Leur colère est tout à fait légitime. Ils sont très chatouilleux quand il s’agit de l’intégrité du pays. Algériens comme Iraniens le savent très bien et leurs actes s’apparentent à de la provocation. Que le Maroc ait eu raison de réagir à cette provocation ne soulève aucune objection de la part de l’écrasante des Marocains.
Cette belle unanimité masque quelque peu le malaise éprouvé par certains sur la gestion de cette crise diplomatique. Le choix du timing prête à équivoque. En effet l’annonce de la rupture des relations est intervenue le 1er mai, c’est à dire le lendemain du grand show télévisé de Netanyahou sur le nucléaire iranien. Etait-ce le moment opportun ou s’agit-il d’une erreur ?
Tout le monde connaissait la date du 10 mai fixée par Trump pour annoncer son retrait de l’accord. Il aurait fallu faire l’annonce beaucoup plus tôt, car le Maroc devait certainement disposer des semaines auparavant de toutes les données motivant sa décision.
Le choix malheureux du timing a donné l’occasion à une presse malveillante ou mal informée des réalités marocaines de se livrer à des spéculations hasardeuses et souvent fantaisistes. Beaucoup se sont empressés de sortir la décision marocaine de son contexte national pour la raccrocher aux péripéties de la crise sur le nucléaire iranien. Cette presse nous fait apparaître comme un pion inféodé à la Saoudie, aux USA, quand ce n’est pas à Israël. C’est l’image que les médias algériens s’évertuent à donner du Maroc pour mieux le discréditer.
D’autres prétendent mordicus que du Maroc, en rompant avec l’Iran, cherche à gagner les faveurs de l’Administration Trump qui nous a malmené au Conseil de Sécurité (mandat de la Minorsu ramené à six mois au lieu de douze).
Nul n’accepte que la décision marocaine soit une décision souveraine dictée par la seule volonté de défendre l’intégrité du pays. Même ceux qui sont bienveillants à l’égard du Maroc ne comprennent pas que nous puissions avoir des relations diplomatiques avec l’Algérie alors que celle-ci manifeste une hostilité virale et déclarée à notre pays. C’est elle qui finance, arme, entraîne et abrite le Polisario. Les armes pourraient-elles arriver au Polisario sans transiter par l’Algérie, donc sans le feu vert algérien ? Impensable !
Nos amis sont dubitatifs car ils cherchent à savoir pourquoi maintenir des relations avec un pays dont les dirigeants nous vouent une haine sans bornes et dont tous leurs faits et gestes ne visent qu’à nuire au Maroc.
Sanctionner l’Iran dont les nuisances restent somme toute maîtrisables et absoudre l’Algérie qui représente une menace de tous les instants est pour certains observateurs la preuve que la décision de rompre avec l’Iran est mue par des considérations autres que notre souveraineté nationale. Alors pourquoi l’Iran et pas l’Algérie ?
Abdelahad Idrissi Kaitouni.
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