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Maroc-Algérie ou l’impossible dialogue.




Les animateurs des réseaux sociaux dans les deux pays sont montés au créneau. De chaque côté on met en doute la sincérité de l’initiative de l’autre. Il faut cependant se rendre à l’évidence que l’initiative royale du 6 novembre est quelque peu prématurée. La proposition marocaine ne peut donner pleinement son effet que si et seulement si l’interlocuteur en face est en état de décider. Or il est clairement admis que la santé du Président algérien et la déliquescence de l’état algérien ne permettent pas d’engager des pourparlers francs et responsables et partant fructueux.


C’est parce que les Algériens sont conscients de la paralysie qui les frappe, et que le monde entier connaît, qu’ils perçoivent l’offre de dialogue comme une provocation voire une imposture. Le Maroc peut-il ignorer qu’il n’y a pas d’interlocuteur valide en face ? Comment peut-il mettre sur la table des négociations des sujets importants pour l’avenir des deux pays alors que l’autre partie est trop affaiblie ? De là à imaginer que le Maroc cherche à profiter de la crise multiforme que traverse son voisin pour imposer ses solutions, il n’y a qu’un pas que de nombreux observateurs n’ont pas hésité à franchir.


D’aucun dirait qu’il est de bonne guerre de profiter de l’affaiblissement de l’adversaire pour lui damer le pion. Ce n’est certainement pas dans cette logique que s’inscrit l’initiative du Maroc, car son offre de dialogue est une constante de sa politique vis à vis de l’Algérie. Depuis plus de quatre décennies il n’a eu de cesse de vouloir amener son voisin de l’est autour d’une table pour mettre à plat l’ensemble des problèmes qui les opposent.


À chaque fois le voisin se dérobe, même quand la conjoncture internationale lui était favorable. Il se dérobe d’une manière récurrente à toutes les tentatives marocaines pour l’ouverture des frontières. Là encore les Algériens interprètent les demandes d’ouverture des frontières comme de la provocation. Ils pensent que c’est à dessein que nous demandons l’ouverture des frontières pour montrer aux Algériens le niveau de développement du pays et qu’ils mesurent du coup le retard de l’Algérie dont les ressources en devises sont quatre à cinq fois supérieures à celles du Maroc. Le discrédit de leurs dirigeants n’en sera que plus grand !


Il y a fort à craindre que tant que l’Algérie n’arrivera pas à un niveau de développement comparable à celui du Maroc, ses dirigeants rejetteront systématiquement tout dialogue sérieux. Au vu de l’état de délabrement du pouvoir politique en Algérie, cette perspective ne peut malheureusement pas intervenir dans un délai prévisible. C’est dans ce sens qu’il a été dit plus haut que notre initiative était quelque peu prématurée.


L’hostilité féroce à l’égard du Maroc que les gouvernants algériens ont cultivé pendant des décennies, les enferme aujourd’hui dans un repli qui s’apparente à la schizophrénie. Ils ont la hantise d’un face à face pacifique avec le Maroc. Pour échapper à ce face à face, tant redouté, ils vont chercher des subterfuges comme le fait de réactiver la moribonde UMA.


Alors que faire ? Traiter notre voisin non comme ennemi, mais comme un partenaire incontournable avec lequel nous avons un grand avenir à édifier. Mais dans l’immédiat nos rapports doivent prendre en compte le fait que ce partenaire est malade, très malade. Alors plus d’initiatives qui pourraient être ressenties comme une atteinte à la fierté d’un pays un peu trop farouche. Notre sincérité est une chose, mais le ressenti du malade en est une autre.

Alors laissons au temps le temps !

Abdelahad Idrissi Kaitouni.

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