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Mon blog

Lettre à mes amis du Groupe Facebook : "Modernité et Laïcité pour un monde meilleur".



Quand Mme Afifa Hilali a eu l’amabilité de m’inviter à rejoindre ce groupe, j’avoue que j’ai beaucoup hésité avant de me résoudre à y adhérer. Je me dois d’expliquer pourquoi j’ai douté du sérieux de la chose. Ma réaction première était épidermique et je me suis dit : voilà un groupe qui veut faire du racolage en avançant un mot «sexy » comme Laïcité, auquel on accole, pour faire plus beau, le mot modernité. J’ai pensé aussi qu’il s’agissait de gens qui veulent prolonger au Maroc l’interminable débat qui agite la France. Pire, j’ai eu un moment de découragement en imaginant que le formatage de nos élites par la France est là pour perdurer.


Mes doutes se sont vite dissipés dès que j’ai jeté un coup d’œil sur la liste des membres. J’y ai trouvé des noms de personnes de grande qualité que j’apprécie à travers leurs commentaires et divers écrits sur les réseaux sociaux. Certains sont d’ailleurs des lecteurs assidus de mon blog Nouveau Don Quichotte.


Tout en étant content et fier d’appartenir à ce microcosme je veux activement apporter ma contribution dans le renouveau de la pensée pour dégager les meilleures voies pour attendre la modernité à laquelle nous aspirons tous. Pour être efficace, cette contribution se veut sincère au risque parfois d’égratigner. Alors j’y vais tout de go en disant que dans le contexte actuel le mot laïcité me gêne.


Le mot est gênant, et pas le concept !



Pour un francophone, francophile, amoureux éperdu de la France comme moi, je me sens trahi par la perversion du concept par une certaine élite française. Imprégné au plus profond de moi-même par les valeurs des Lumières, j’ai porté haut et fort ces valeurs réaffirmées avec intensité lors de Mai 68. C’est tout naturellement que je me suis trouvé à militer dans les milieux de gauche qui étaient à l’époque les plus fervents défenseurs desdites valeurs. J’y retrouvais aussi les valeurs ou le prolongement des valeurs humanistes tirées de mes propres origines.


De toutes les valeurs prises à la France, celle que je portais en étendard est bien évidemment la laïcité. La compréhension que j’en avais, était empreinte de romantisme car j’imaginais que la liberté de conscience prônée par la laïcité couvre la plus fondamentale des libertés, et que les autres libertés se déclinent de la liberté de conscience.


La laïcité est devenue pour moi un dogme et j’en rêvais pour mon pays. Elle donnait un sens à mes écrits quand je pourfendais tout ce qui s’apparente de près ou de loin à l’islamisme. Je puisais dans les principes laïques l’essence des arguments que je développais pour déconstruire le discours islamiste. Cela m’a valu des inimitiés jusque dans mon entourage, surtout quand j’ai traité Boukhari d’imposteur. J’ai fait le choix de la provocation, car on ne peut opposer à la violence du totalitarisme islamiste que le langage qui touche ses symboles les plus voyants.



Ce combat, avec des armes désuètes que sont mes écrits, devenait insignifiant face à l’horreur les crimes perpétrés en Europe par de prétendus musulmans. J’étais à chaque fois doublement outré, scandalisé. D’abord par l’attentat à la vie de personnes innocentes et sans défense, et par le fait que ces forfaitures sont d’une manière ou d’une autre associées à l’Islam.


La répétition de ces actes odieux a exaspéré, à juste titre, les Français. Mais force est donnée de constater que les réponses apportées par les gouvernants et les élites françaises à travers les médias, sont totalement décalées par rapport à la profondeur du mal qui ronge leur société. Malgré un arsenal juridique répressif très fourni, ils continuent à multiplier des lois qui restreignent, chaque fois un peu plus, le champ des libertés.


Ces lois sont prises sous le fallacieux prétexte de défendre la laïcité, alors qu’en fait elles visent une communauté particulière. Il a fallu dévoyer complètement le sens de la laïcité pour légiférer d’une manière intempestive sous la bannière de ce vocable. Dans l’acception générale du terme, il s’agit fondamentalement de liberté conscience, et comme il y a pluralité de consciences, on peut dire que la laïcité consacre le principe de diversité. Or pour les gouvernants et les médias mainstream la seule signification acceptable de la laïcité est de renoncer à tout particularisme pour se fondre dans une seule identité. N’est-ce pas là les prémisses d’un totalitarisme qui ne dit pas son nom et que le sociologue Jean-François Bayart qualifie pudiquement de «républicano-maccarthysme ».


C’est ce genre de signification donnée au mot laïcité qui me dérange et je souhaite que le Groupe arrive à s’accorder sur la définition correcte qui faciliterait le travail des contributeurs.



J’ai délibérément fait impasse sur le rôle pernicieux des médias mainstream qui ont confisqué le mot laïcité pour lui donner à chaque fois le sens qui les arrange dans leur féroce campagne anti Islam. La couverture outrancière par ces médias des événements qui ensanglante périodiquement la France, vise à blesser l’écrasante majorité des Musulmans qui se sentent injustement mis à l’index. À croire que les médias font une exploitation éhontée des morts pour régler leurs comptes avec une communauté devenue indésirable en France.


On se trouve face à deux intégrismes qui s’entretiennent mutuellement. Pour casser cette horrible mécanique il est impératif que cesse les outrances médiatiques qui visent tous les Musulmans indistinctement. Je suis quelqu’un de fondamentalement irréligieux, pourtant je crois sincèrement qu’en défendant l’Islam, je défends tous les Français sans exception et partant, la France entière.


Abdelahad Idrissi Kaitouni.







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