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Faut-il ou non s’arrimer à l’UE ?




La rencontre d’Abidjan entre l’Afrique et l’Union Européenne est pour le Maroc l’occasion d’une refondation de ses relations entre les deux continents. Quel rôle pouvons-nous jouer entre les deux sans aliéner pas nos chances par ailleurs ? Autrement dit la question est de savoir si l'arrimage à l'UE est le seul moyen d'asseoir la présence et le rayonnement du Maroc en Afrique ?


Pour ma part j’estime que ce serait une grave erreur de foncer tête baissée dans cette exclusivité avec l’Europe. D’une part nous sommes, qu’on le veuille ou pas en compétition avec le Vieux Continent qui une bonne longueur d’avance, d’autre part nous risquons de nous couper de certains pays qui souhaiteraient faire du Maroc un hub et un pont vers l'Afrique.


Pensons à la Chine qui montre un appétit certain pour le Maroc avec par exemple cette grande cité technologique dans les environs de Tanger. Il y a aussi un intérêt marqué pour Casa Finance City que les banques chinoises voudraient utiliser comme première étape pour imposer le Yuan comme instrument de paiement dans ses échanges avec l’Afrique et le commerce intra africain. Test grandeur nature d’une prochaine inclusion du Yuan comme monnaie de réserve avec le Dollar.


Pensons aussi à la Russie qui a connu de lourdes déconvenues en Afrique, car les pays sur lesquels elle misait ne sont pas en état de jouer le moindre rôle continental. C’est le cas particulièrement de l'Algérie qui, en dehors des contrats d’armement, n’apporte strictement rien à l’économie russe. De plus elle est en compétition très sensible avec elle sur le gaz destiné à l'Europe.


Pensons quand même à l’Inde, qui malgré ses liens privilégiés et historiques avec l’Afrique du Sud, n’hésitera pas à venir voir du côté de Casablanca dès lors que nos instruments de pénétration de l’Afrique seraient plus affutés.


Enfin peut-on penser aux USA ? On sait que l’Administration américaine ne fait qu’accompagner ses très grands groupes. Sauf que la majorité de ces groupes n’incluent pas le Maroc dans l’Afrique, mais dans la zone MENA.


Je ne terminerai pas sans parler du cas symbolique du Canada. Certes c’est un cran moindre que les pays précédemment cités, mais on m’avait dit que les grands groupes canadiens s’étaient organisés pour opérer sur l'Afrique à partir de Casablanca. Ils attendaient pour commencer la finalisation de l'accord de libre échange, sauf Bombardier qui était dans l’anticipation.


J'avais suivi de prêt les négociations et j'étais meurtri de voir comment nous Marocain avons torpillé cet accord. En effet, le Maroc aurait voulu rajouter une clause sur la Sahara qui gênait les Canadiens. Ils étaient d'autant plus offusqués que cette clause ne figurait dans aucun des accords de libre échange signés précédemment par le Maroc.


Un responsable canadien m’a dit : Nous ne renoncerons jamais au Maroc, nous attendons qu’il devienne indépendant. Ces paroles, pleines de dépit, laissaient sous entendre que c’est une partie tierce qui a torpillé l’accord, en l’occurrence ici, la France qui redoutait la concurrence dans sa chasse gardée.


L’évocation de l’échec de l’accord avec le Canada, permet de répondre à la question posée en premier dans cette article : Faut-il ou non s’arrimer à l’UE ?


La réponse serait oui, si et seulement si notre liberté n’est pas aliénée et que nous gardons intacte notre capacité à contracter comme bon nous semble avec les autres grands ensemble économiques.



Abdelahad Idrissi Kaitouni.

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