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Mon blog

Aimons-nous toujours la France?




Ma fille m’a envoyé le message suivant : « Je lis toujours avec beaucoup d’intérêt tes écrits, notamment les derniers qui se rapportent à l’implacable dérive de la France vers un sionisme militant. Je me garde cette fois de faire le moindre commentaire sur le sujet. Non que je ne partage pas totalement ou partiellement tes opinions, mais parce que je suis torturée par une question lancinante : Est-ce que tu aimes toujours la France ? Comment ce père qui nous a vendu la France avec une dévotion quasi mystique, en est-il arrivé à renvoyer une image aussi désastreuse de la France d’aujourd’hui ? Quand je vois avec quelle ferveur tu uses de la langue de Molière, le soin que tu prends dans le choix des mots, l’harmonie de leur agencement, et enfin l’obsession que tu as de ne jamais écorcher cette langue, je n’arrive pas à croire que tu es dans un désamour avec la France. D’un autre côté la sincérité de tes propos m’incitent à te reposer la question : est-ce que tu aimes toujours la France ?


Avant de répondre sur le fond, juste un mot sur la langue : respecter cette langue est ma manière de lui témoigner mon attachement et ma reconnaissance pour m’avoir permis de me cultiver et de m’exprimer. Mais respecter la langue, c’est aussi la meilleure marque de respect pour ceux qui me lisent.


Quant à savoir si j’aime ou non la France, j’aimerai savoir de quelle France on parle. Oui, j’aime passionnément la France des Lumières, celle qui a été à la pointe des grandes avancées de la pensée humaine, celle qui a donné d’immense talents au monde dans tous les domaines : scientifique, philosophique, littéraires, artistiques. Cette France-là a nourri mon imaginaire culturel pendant des décennies. Cette France-là m’a marqué et me marquera pour toujours.


Sommes-nous aujourd’hui en présence de la même France ? Je suis au regret de constater que je ne la retrouve plus. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché et cherché. J’ai surtout cherché du côté des principes fondateurs de ce pays.


Sur tous les frontons des bâtiments publics on lit l’incontournable « Liberté, Egalité, Fraternité ». Un cri vibrant qui rassemble tous les Français. Qu’en est-il aujourd’hui de la sacralisation de ces principes ?


Quid de la « Liberté » ? Il est incontestable que le Français a été, jusqu’à un passé très récent, un homme libre. Sa liberté d’expression était totale. L’humour français, avec son côté percutant, cinglant, irrévérencieux est la meilleure manifestation de cette liberté de ton. Cet espace de liberté, gagné de hautes luttes par les Français, est en passe de se réduire comme peau de chagrin.


Cela a commencé en 1990 avec les lois Gayssot, des lois mémorielles qui font reculer le droit et abîment lourdement l’histoire. Avec ces lois, l’accusation de négationnisme impose définitivement la suprématie de la pensée unique, une pensée qui ne permet qu’une seule et une seule grille de lecture de l’Histoire.


Le Français a le droit de contester l’existence de Dieu et de ses prophètes, il est libre de critiquer, de se moquer ou même insulter, Rois, Présidents et autres personnages publics, mais il n’a pas le droit de nourrir le moindre doute sur la Shoah, même s’il est vrai que la Shoah est et demeure une tragique réalité.


Le Français peut tuer, il ne sera qu’un assassin, mais douter de la Shoah, l’expose au crime suprême d’antisémitisme. Il est devenu commode de jeter cet anathème à la face de toute personne d’un avis opposé. Il en ainsi de ceux qui se risquent à dénoncer la politique d’Israël, à manifester la moindre compassion pour la Palestine ou pire à critiquer le sionisme.


La peur d’être accusé d’antisémite tétanise, surtout qu’il faut faire face aux médias qui jouent d’une manière démoniaque à la police des idées. Les Français semblent s’accommoder de cette de Damoclès, la peur étant devenue résignation.


Ceux qui ne se résignent pas encore, sont à la recherche d’une liberté introuvable, sauf à aller la décrocher des frontons des bâtiments publics.


Quid de la deuxième composante de la devise française : égalité ? On ne va pas trop épiloguer sur ce principe. Après tout si les Français s’accommodent de disparités de plus en plus flagrantes, et d’une concentration éhontée des pouvoirs économiques et médiatiques, cela les regarde. Mais que leurs médias cessent de s’ériger en donneurs de leçons en dénonçant à l’envie les disparités qu’ils croient déceler chez les autres. Le chameau voit parfaitement la bosse de son congénère, mais il est incapable de voir la sienne !


Quid enfin du troisième principe : Fraternité ? Les lois sociales françaises ont donné à ce mot toute sa plénitude. Le monde entier enviait à la France les couvertures sociales qui ont permis de tisser de forts liens de solidarité entre les concitoyens. Passons sur les tentatives de détricoter ce magnifique pacte social. Encore une fois cela regarde les Français !


Mais la fraternité n’est pas juste une solidarité sociale entre concitoyens. Elle s’étend à tous les humains, du moins c’est ce qui est gravé dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Cependant les médias français, reflet de la France d’aujourd’hui, sont d’un tout autre avis puisqu’ils dénient à l’Arabe et au Musulman toute dimension humaine.


Constat quotidien : quand une personne non arabe ou musulmane meurt de mort violente, l’information est rapportée avec une charge émotionnelle maximale. Parents, amis, proches, ou toute personne susceptible de verser une larme sont sollicités pour partager l’émotion née légitimement de l’événement.


Dès qu’il s’agit d’une mort violente d’un Arabe ou Musulman, l’information est donnée comme un fait divers dépouillé de toute émotion. Personne pour exprimer la peine pour les morts, personne pour rappeler qu’il s’agit d’êtres humains !


Récemment les derniers massacres de Gaza ont été rapportés comme simples statistiques de faits divers récurrents. Dans les commentaires d’un certain nombre de journalistes, il y avait moins d’émotion que s’ils tenaient la rubrique des chats et chiens écrasés. D’autres n’ont pas hésité à faire porter aux morts la responsabilité de leur propre mort : ils n’avaient qu’à ne pas se présenter dans le champ de mire des snipers israéliens !


Une nouvelle loi française proclame que : « l’animal est un être doué de sensibilité ». Cette sensibilité reconnue à l’animal, est déniée par les médias français à l’Arabe et au Musulman. En refusant à ces derniers jusqu’au statut d’animal, la France est en passe d’enterrer le troisième principe de sa devise : la fraternité !


Un pays qui renie ses principes fondateurs n’est plus reconnaissable, c’est pour cela que nous n’arrivons plus à retrouver la France que nous avons tant aimée.


Il ne nous reste plus aujourd’hui que « l’amour de la nostalgie de la France » !



Abdelahad Idrissi Kaitouni.

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